épisode 3

Le FC Nordsjaelland ou la jeunesse au pouvoir

En Europe, aucun club professionnel n’aligne chaque semaine autant de jeunes joueurs que le FC Nordsjaelland. Détenue par une académie africaine, l’écurie de D1 a bâti un modèle unique qui repose exclusivement sur la formation. Au Danemark, le développement des jeunes talents a le vent en poupe.

écrit par Imanol Corcostegui  photos de Alexis Reau publié le 5 mai 2022

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Un modèle de club formateur

Il a joué près de 150 matchs avec Arsenal, vadrouillé dans des clubs allemands, italiens et turcs, disputé deux Coupes du monde et deux Euros.

Il a goûté, en dix-sept années de foot pro, à tout ce que ce sport peut offrir de pire et de meilleur, d’aberrant et de jubilatoire, mais ce qu’il a découvert là, au crépuscule de sa carrière, l’a vraiment soufflé. L’international suisse (76 sélections) Johan Djourou n’est pas près d’oublier le petit club danois où il évolua la saison passée, juste avant de prendre sa retraite. « J’y ai vécu une expérience passionnante, très enrichissante, s’exclame-t-il. Un club qui donne autant de responsabilités à de très jeunes joueurs, une liberté d’expression exceptionnelle, un management totalement horizontal… Je n’avais jamais connu ça, le FC Nordsjaelland a réussi à créer le meilleur environnement possible pour progresser. »

Pour s’y rendre, on a quitté Copenhague un après-midi de fin d’hiver où le froid piquait si fort que notre téléphone portable tournait au ralenti, puis roulé vingt minutes vers le nord jusqu’à Farum.

Une ville sans âme, si ce n'est celles de ses 20 000 habitants, qui déborde de terrains de foot, de courts de tennis, de salles de judo et de squash. A la fin des années 90, un maire mégalomane décida de faire de Farum un paradis sportif susceptible de détourner la jeunesse des mauvaises tentations ; véreux, le politicien finira en prison, coupable de corruption et de détournement de fonds. Né dans ce contexte poisseux, le FC Nordsjaelland a bataillé pour sortir du marasme. Le club avait besoin d’un projet, il est devenu, au fil du temps, clair comme un fjord du Jutland : à l’exception de quelques recrues expérimentées, deux ou trois grand maximum, conçues comme des encadrants, son équipe première n’est constituée que de gamins issus du centre de formation, et tant pis s’ils ont encore besoin d’une veilleuse pour s’endormir. Ces dernières années, le onze-type du club danois, qui n’a jamais quitté la D1 depuis vingt ans, présente la moyenne d’âge la moins élevée des 25 meilleurs Championnats européens, entre 20,5 et 21,7 ans selon les saisons.

Tous les quinze jours, les bébés du FC Nordsjaelland jouent dans un parc géant pour enfants, un stade de 10 000 places qui porte bien son nom – Right to Dream Park - décoré par des affiches colorées qui vantent les valeurs éducatives du club. Au pied de l’enceinte, la petite boutique officielle vend quelques produits dérivés rouges et jaunes mais pas de maillots floqués, à quoi bon ? Ici, les supporters ne sont pas légion et les footballeurs, eux, naissent, grandissent plus vite qu’ailleurs et s’en vont presque aussi tôt.

Jour de match au Right to Dream Park.

Au Danemark, nous avons un restaurant très fameux, le Noma, où ils ont décidé de ne faire de la grande cuisine qu’à partir d’ingrédients locaux. Tout naturellement, à force de miser sur la formation, nous nous sommes peu à peu orientés vers la même chose

Jan Laursen

président du FC Nordsjælland

Deux jours avant notre venue, le FC Nordsjaelland, qui lutte cette saison contre la relégation, a perdu, une fois de plus, en Championnat. L’équipe n’a alors pas gagné depuis des mois mais Jan Laursen, le président du club, et Flemming Pedersen, le coach, nous reçoivent avec le sourire, puisque l’essentiel est ailleurs : former les meilleurs footballeurs possibles. « Mais pas de malentendu, nous jouons pour gagner, c’est la meilleure façon de faire grandir nos joueurs, et le maintien est important », prévient Jan Laursen, qui fait dans la métaphore pour raconter le projet de son club. « Au Danemark, nous avons un restaurant très fameux, le Noma, où ils ont décidé de ne faire de la grande cuisine qu’à partir d’ingrédients locaux.

Tout naturellement, à force de miser sur la formation, nous nous sommes peu à peu orientés vers la même chose. En 2010, nous avons visité l’Athletic Bilbao, une de nos inspirations. Notre constat, c’est que parfois, quand on a Netflix, HBO et toutes les plates-formes de streaming, on n’arrive pas à trouver un film, alors que si le choix est restreint, il n’y a aucun souci. C’est bon pour le cerveau d’avoir un cadre plus étroit. Et quand on est pleinement concentré sur une façon de faire, alors, les résultats arrivent. » « Nous nous focalisons sur l’idée de rendre nos propres joueurs meilleurs plutôt que d’être attirés par ceux qu’il y a à l’extérieur », complète Flemming Pedersen.

Flemming Pedersen, coach du FC Nordsjaelland.

Pour parvenir à ses fins, le FC Nordsjaelland, qui a noué des partenariats avec les petits clubs de la région pour repérer les pépites, en recrute aussi dans toute la Scandinavie et réinvestit l’argent des transferts de l’équipe pro dans le système de formation, a bâti une méthodologie cohérente autour d’un maître-mot : la responsabilisation des jeunes joueurs. Un concept à la mode qui, ici, passe par des actions concrètes : un enseignement sportif et scolaire mais aussi de « développement du caractère » – constitué d’ateliers pour aiguiser sa personnalité, de voyages, d’actions caritatives auprès des sans-abris de Copenhague par exemple – un management souple, presque libertaire, et un style de jeu qui pousse à la prise de décision. Maître à penser du club et garant de ses valeurs, Flemming Pedersen, dont le regard bleu azur et la voix douce dévoilent une patience infinie, a écrit un « playbook », un manuel de jeu, 50 pages remplies de circuits de passes et de schémas tactiques, que toutes les équipes du FC Nordsjaelland appliquent et qui est régulièrement actualisé en fonction de l’évolution du foot et des suggestions des coaches du club.

« Depuis la création du centre de formation en 2006, nous prônons un jeu où l’on prend des initiatives, où l’on presse et multiplie les passes, où l’on est toujours actifs avec et sans ballon, explique Pedersen, amoureux du grand Ajax qui l’a beaucoup inspiré, en faisant défiler sur son ordinateur les pages de son manuel. Pour faire grandir les joueurs, c’est important de construire un jeu où l’on résout les problèmes et pas où on s’en débarrasse. Un arrière droit qui, sous pression, dégage le ballon, ça, c’est se débarrasser du problème. Pour le résoudre, nos joueurs connaissent la multitude d’options qui s’offre à eux et c’est à eux de choisir la bonne : une feinte, une passe rapide, une autre qu’ils trouvent eux-mêmes grâce à leur créativité… » Il poursuit, avec l’enthousiasme des éducateurs passionnés : « Et pour que les joueurs gagnent en autonomie, le coach ne doit pas donner des ordres, seulement les comprendre et les aider à réfléchir. On joue au foot avec des êtres humains, pas avec des briques. Il n’y a pas vraiment de hiérarchie ici, juste un cadre qui laisse beaucoup de libertés. »

Entre joueurs, il nous arrivait de décider tout seuls de changer de tactique pendant un match. C’est ça, la philosophie de Nordsjaelland. Dans les grands clubs, les personnalités des jeunes joueurs doivent s’effacer, ici ils ont une voix

Johan Djourou

ancien joueur du FC Nordsjaelland

Deux jours avant notre visite, sur la pelouse du Right to Dream Park, artificielle pour coller au style de jeu du club, c’était flagrant : tandis que la neige tombait du ciel laiteux, les joueurs du FC Nordsjaelland, aux visages poupons et aux corps fluets d’adolescents, ont passé le match à multiplier les passes courtes depuis l’arrière, à tenter de résister tant bien que mal au défi physique imposé par les milieux de terrain de Brondby, le champion en titre. On n’avait jamais vu des footballeurs professionnels autant se parler sur un terrain ; à 0-2, le capitaine vétéran, l’ancien Nantais Kian Hansen, a réuni toute l’équipe pour discuter pendant de longues secondes ; « c’est là, quand c’est dur, qu’on voit ce qu’est une équipe », apprécie Pedersen.

Club-pouponnière dont les dirigeants se comparent à des parents, le FC Nordsjaelland se veut le temple du long-terme et de l’éducation permanente, quitte à accepter de perdre d’abord pour espérer gagner ensuite. « La saison dernière, j’ai titularisé lors d’un match important un de nos grands espoirs, le Norvégien Andreas Schjelderup, il avait 16,5 ans, illustre Flemming Pedersen. Ce jour-là, j’aurais pu aligner une meilleure équipe dont il n’aurait pas fait partie mais pour progresser, il fallait qu’il joue et enchaîne les matches ! Il n’a pas été très bon durant cette rencontre, que nous avons perdue, mais c’est lui qui nous a portés toute la fin de la saison et nous avons fini sixièmes. » Jan Laursen acquiesce : « C’est notre stratégie et elle doit rester claire. Selon moi, tous les clubs du monde ont raison s’ils suivent une stratégie claire, quelle qu’elle soit. Dans le foot, souvent, si un club grille un feu rouge, tous les autres le grillent aussi dans la foulée. Ils suivent, sans se demander qui ils sont et quel est leur projet. »

Andreas Schjelderup face à Brondby.

Un club détenu par une académie africaine

Vous vous rendez compte ? Un club européen qui appartient à une ONG !

Kasper Hjulmand

sélectionneur du Danemark

Fin 2015, le projet du FC Nordsjaelland a pris une tournure encore plus originale, quand l’Anglais Tom Vernon, fondateur de Right to Dream, la principale académie de foot du Ghana, fit une offre pour racheter le club. En réajustant ses lunettes, Laursen file sa métaphore : « Right to Dream avait un peu la même histoire que nous, la même ambition pédagogique et la même volonté d’offrir aux jeunes des opportunités. Nous nous sommes alors mis à bénéficier de deux sources d’ingrédients locaux pour notre restaurant et on a constaté qu’en mélangeant ces cultures si différentes, les plats étaient encore meilleurs. » Nordsjaelland rebaptisa son stade et devint un cas unique au monde de club détenu par une académie africaine. « Vous vous rendez compte ? Un club européen qui appartient à une ONG ! s’exclame le sélectionneur du Danemark, Kasper Hjulmand, qui a entraîné les Rouges et Jaunes pendant six saisons, y a conquis un titre de champion en 2012 et a grandement contribué à élaborer sa philosophie. Le FC Nordsjaelland a inventé un modèle tourné vers les enfants, c’est un club pensé pour les aider à rêver. »

Les joueurs des académies du FC Nordsjaelland à l'entraînement.

A rebours du modèle dominant qui veut que les académies d’Afrique servent de réservoir de secours à des clubs européens qui les suivent du coin de l’œil, le FC Nordsjaelland et Right to Dream travaillent ensemble très étroitement. La structure ghanéenne, où un coach danois est installé, suit à la lettre les préceptes de jeu cher à Flemming Pedersen. Une académie internationale permet à ses meilleurs éléments de passer dès l’âge de 15 ans plusieurs mois de l’année à Farum et de participer à des tournois avec leurs coéquipiers scandinaves. Et les blondinets du centre de formation de Nordsjaelland voyagent aussi, les yeux écarquillés, à Accra. « C’est un échange : d’un côté, l’intégration des jeunes Ghanéens à la vie danoise commence très tôt et de l’autre, pour un jeune Danois, découvrir le Ghana est une expérience absolument incroyable, loue Kasper Kurland, coach des U19.

Ils apprennent tellement ainsi, plus encore que dans les livres, cela fait aussi d’eux des footballeurs différents, plus ouverts aux autres. Et, autre avantage, quand, plus tard, ils se retrouvent tous ensemble en équipe première, ils se connaissent déjà bien. » Car chaque saison, plusieurs joueurs ghanéens viennent renforcer les rangs de l’effectif pro, donnant à l’équipe de Pedersen un profil détonnant. Le mélange, renforcé par la présence d’anciens footballeurs de stature mondiale comme Michael Essien, membre du staff de Nordsjaelland, ou Djimi Traoré, entraîneur de l’académie internationale, marche si bien que l’expérience s’apprête à être dupliquée avec l’Egypte, le millionnaire Mohamed Mansour ayant investi dans Right to Dream.

Mais ne soyons pas naïfs, les Bisounours ne vivent pas à Farum

Le FC Nordsjaelland assume, encore plus qu’ailleurs, un modèle dont l’objectif est de vendre le plus possible de talents issus des centres de formation du club. Et au grand jeu du foot-business, depuis plusieurs années, le FC Nordsjaelland fait un carton, multipliant les ventes juteuses aux quatre coins de l’Europe.

Honnêtement, au départ, notre motivation principale n’était pas de faire de l’argent avec les transferts. Mais avec le temps, notre business model s’est mis à en dépendre. Notre système de formation permet à nos joueurs de s’adapter partout puisqu’ils ont appris à être responsables

Jan Laursen

président du FC Nordsjaelland

Les grosses

ventes du petit

FC Nordsjaelland

Kamaldeen
Sulemana

Stade Rennais FC

15 M€

2021

Emre Mor

Borussia Dortmund

9,75 M€

2016

Mohammed Kudus

Ajax Amsterdam

9 M€

2020

Mikkel Damsgaard

Sampdoria Gênes

6,75 M€

2020

Andreas Skov Olsen

Bologne

6 M€

2019

Mathias Jensen

Brentford FC

5 M€

2019

Stanislav Lobotka

Celta Vigo

5 M€

2017

Marcus Ingvartsen

KRC Genk

4,95 M€

2017

Kamaldeen Sulemana

Stade rennais FC

15 M€

2021

Emre Mor

Borussia Dortmund

9,75 M€

2016

Mohammed Kudus

Ajax Amsterdam

9 M€

2020

Mikkel Damsgaard

Sampdoria Gênes

6,75 M€

2020

Andreas Skov Olsen

Bologne

6 M€

2019

Mathias Jensen

Brentford FC

5 M€

2019

Stanislav Lobotka

Celta Vigo

5 M€

2017

Marcus Ingvartsen

KRC Genk

4,95 M€

2017

Tous fans du foot danois

Epargné par la pression des supporters et de la presse, blotti dans son cocon dépassionné, loin de l’obligation de devoir impérativement occuper les premières places du classement, le FC Nordsjaelland, alliage très danois de pragmatisme économique, de communication consensuelle et de volonté sincère de rendre le monde meilleur, dit beaucoup de son pays. Un club en forme de miroir grossissant d’une société qui prône la hiérarchie horizontale et l’éducation pour tous. Un club dont les succès au mercato prouvent la croissance d’un football national en pleine expansion.

1

Des centres de formation de plus en plus performants qui ont apporté un coup de frais à la

Superliga

, un des Championnats au monde qui fait le plus confiance aux jeunes (moyenne d’âge :

25,4 ans

).

2

Des footballeurs qui s’expatrient de plus en plus et pas pour cirer le banc : cette saison, dans les quatre grands Championnats d’Europe, ils sont

36

Danois à jouer régulièrement ; ils étaient 12 il y a sept ans. Et des entraîneurs comme

Thomas Frank

(Brentford) ou

Bo Sevensson

(Mayence) s’exportent aussi avec succès

3

Des sélections nationales qui brillent, y compris chez les jeunes. La génération née en

2003

est considérée comme l’une des plus prometteuses de l’histoire du pays.

4

Un foot féminin porté
par des

icônes

.

1

Des centres de formation de plus en plus performants qui ont apporté un coup de frais à la

Superliga

, un des Championnats au monde qui fait le plus confiance aux jeunes (moyenne d’âge :

25,4 ans

).

2

Des footballeurs qui s’expatrient de plus en plus et pas pour cirer le banc : cette saison, dans les quatre grands Championnats d’Europe, ils sont

36

Danois à jouer régulièrement ; ils étaient 12 il y a sept ans. Et des entraîneurs comme

Thomas Frank

(Brentford) ou

Bo Sevensson

(Mayence) s’exportent aussi avec succès

3

Des sélections nationales qui brillent, y compris chez les jeunes. La génération née en

2003

est considérée comme l’une des plus prometteuses de l’histoire du pays.

4

Un foot féminin porté
par des

icônes

.

Foot

Féminin

deux noms fameux

mais une sélection

qui l'est moins

Le football danois est désormais un gros gâteau que de plus en plus d’investisseurs du monde entier veulent croquer, inspirés par les succès du FC Midtjylland et du FC Nordsjaelland, détenus par des

des capitaux étrangers.

Et quand des acheteurs peu scrupuleux s’invitent au festin, le Danemark devient parfois le Far-West du foot-business. La famille Platek, propriétaire d’un club italien (La Spezia) et portugais (Casa Pia), qui complète sa collection en rachetant les Danois de SonderjyskE qui, depuis, enchaînent les déconvenues sportives ; idem pour Esbjerg, acheté par les mêmes propriétaires que ceux de Nancy, avec aussi peu de succès ; des agents moldave et chinois qui jettent leur dévolu sur un autre ; les joueurs de Jammerbugt (D2 danoise) forcés de faire grève pour que leur propriétaire allemand paie leurs salaires… Ou citons l’exemple de Fremad Amager, écurie historique de Copenhague devenue recordman des banqueroutes : après avoir été détenu par le patron russe d’une équipe bulgare qui en fit un satellite à la dérive, le club fut racheté par deux Américains, soi-disant businessmen à succès dans le secteur des hautes technologies, en réalité des affabulateurs condamnés dans leur pays pour escroquerie et fraude fiscale, qui laissèrent le club en plan au bout de quelques mois…Triste rançon du succès d’un pays qui attire, y compris n’importe qui.

Nous achevons notre road-trip là où Shakespeare a fait vivre et mourir son Hamlet.

Helsingor, 50 kilomètres au nord de Copenhague, son château de la Renaissance, ses embarcadères qui font de l’œil à la Suède. En 2019, son petit club de foot a été racheté par Jordan Gardner, entrepreneur américain qui décida d’y envoyer une dizaine de joueurs nord-américains, avec l’idée, lucrative, de faire de ce club un marchepied vers des destinations européennes plus huppées. « Quand je les ai vus, j’ai tout de suite dit à mon président : ‘’Ils ont une super mentalité mais ils ne sont pas assez bons, je ne les ferai pas jouer’’, sourit Morten Eskesen, l’entraîneur danois du club. Jordan est un bon propriétaire, il m’a écouté, a changé de stratégie et les contrats des joueurs ont été rompus. »

Aujourd’hui, Helsingor caracole en tête de la Deuxième Division et incarne un nouvel exemple de mariage réussi entre des fonds étrangers et l’expertise danoise. « Nous nous sommes ajustés, concède Jordan Gardner. Beaucoup d’investisseurs américains débarquent dans le foot européen avec arrogance, pensant que les recettes qui ont fait leur succès dans le sport US peuvent être reproduites. C’est faux, il faut faire confiance aux gens que l’on recrute et s’adapter à la culture locale. J’ai investi ici car, oui, je vois cette aventure comme une étape vers quelque chose de plus grand, mais surtout parce que le foot danois se développe, qu’on peut y expérimenter des choses, qu’il est une terre plus avant-gardiste que d’autres pays d’Europe. »

Entraînement souriant à Helsingor.

Ainsi grandit le football danois, plus attractif que jamais, tremplin de toutes les ambitions, limité par sa taille mais toujours ouvert aux vents nouveaux, bien décidé à viser plus haut tout en

cultivant son identité.

« Notre potentiel est grand, conclut le sélectionneur Kasper Hjulmand. Il faut continuer d’investir dans nos infrastructures, dans la recherche, dans l’innovation. Nous avons fait un beau voyage mais nous pouvons aller encore plus loin. »