épisode 2

La sélection nationale ou le football à visage humain

Près de trente ans après l’incroyable sacre du Danemark à l’Euro 92, l’équipe nationale est parvenue à surmonter le choc de l’accident cardiaque de Christian Eriksen pour atteindre les demi-finales de l’Euro 2021. Son guide ? Kasper Hjulmand, un sélectionneur humaniste et atypique.

écrit par Imanol Corcostegui  photos de Alexis Reau publié le 2 mai 2022

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L’union nationale entre le pays et sa sélection

Dans les longues, si longues minutes qui ont suivi le drame, insoutenables instants où un match de foot devint une histoire de vie ou de mort, où un essaim d’êtres humains s’affairait autour du corps inerte de Christian Eriksen, Ronja

était comme ailleurs.

Une amie pleurait à côté d’elle, un type installé un peu plus bas dans les gradins hurlait qu’il n’en pouvait plus, que c’en était trop, qu’il allait partir se saouler dans un bar, loin de ce Parken Stadium oppressant. « Mais, moi, il m’a fallu un peu de temps pour prendre la mesure du choc, se souvient Ronja, supportrice de 29 ans. J’ai alors ressenti dans ce stade des émotions qui m’ont travaillée longtemps et qui resteront en moi pour toujours. Chacun a réagi tellement bizarrement… »

Au Danemark, le 12 juin 2021 dessine les contours d’un traumatisme national, ce n’était que le match d’ouverture de la poule B de l’Euro, mais tous les Danois se souviendront à vie d’où ils étaient ce jour-là. Erik a éloigné les enfants de la télé « pour ne pas qu’ils voient Eriksen mourir », Lasse a couru dans les rues de Marbella pour trouver un bar qui n’avait pas stoppé nette la diffusion de la rencontre, Aviaaja a obtenu de son chef l’autorisation de s’allumer une clope en plein open-space, Ronnie a bien rigolé – « au début, on a cru que c’était la simulation typique du footballeur » - avant de comprendre et de consoler un collègue en larmes, Daniel et sa femme n’ont jamais terminé le dîner qu’ils venaient d’entamer.

Fin mars, on rencontre Daniel, 41 ans, sourire timide et bonnet pour couvrir sa tête opérée, sous le soleil de Copenhague, au beau milieu d’une foule de visages rouges et blancs, d’un festival de Carlsberg descendues goulument et de drapeaux brandis avec fierté. Vêtu d’un t-shirt hommage à Eriksen, bout de tissu kitsch et (donc) émouvant, Daniel a fait trois heures de route pour venir, comme 34 000 de ses compatriotes, se fabriquer un nouveau souvenir, verso lumineux de celui du 12 juin, au Parken Stadium. Une lueur dans les yeux, il glisse : « On veut juste lui dire qu’il nous a manqués. » « Et mettre un point final à cette histoire », résume Ronja qui a préparé une longue banderole en l’honneur du numéro 10.

Tout le pays a eu tellement peur. J’étais alors en train de lutter contre une maladie cérébrale, ça m’a particulièrement bouleversé. C’est incroyable qu’on en soit là aujourd’hui, avec une équipe si forte et lui en pleine forme sur le terrain, et moi, je suis guéri

Daniel

supporter

Ce 29 mars 2022, quelques semaines à peine après avoir repris sa vie de footballeur professionnel, Christian Eriksen s’apprête à rejouer sous le maillot de la sélection nationale à l’endroit où il est mort pendant cinq minutes.

Neuf mois, le temps d’une renaissance, ont passé depuis ce fameux 12 juin et les retrouvailles avec les Danois se révèleront grandioses, l’international marquera le troisième but de la victoire (3-0) en match amical contre la Serbie. Un point d’exclamation en guise de point final. Mais il ne faut pas imaginer ce jour-là 34 000 maillots Eriksen qui entrent dans le stade avec émotion. Tous les joueurs ou presque, ceux-là même qui à l’Euro ont formé un cercle pudique pour cacher la réanimation de leur coéquipier de l’œil intrusif des caméras, ont droit à leur marque d’affection populaire : le capitaine Simon Kjaer qui réalisa les premiers gestes de secours ; le gardien Kasper Schmeichel qui prit tant soin de la famille d’Eriksen ; le défenseur Andreas Christensen, submergé par les larmes contre la Finlande mais jamais débordé par un attaquant pendant tout l’Euro.

Car dans cette bouleversante histoire de foot, il y a du foot, aussi, et là encore le scénario ressemble à un conte de fées : depuis neuf mois, la sélection danoise fait des étincelles, ébouriffante demi-finaliste de l’Euro qui, après avoir notamment balayé la Russie 4-1 et le Pays de Galles 4-0, ne cédera face à l’Angleterre qu’en prolongation (1-2) ; aisément qualifiée pour le Mondial 2022 (neuf victoires en dix matches, trois buts encaissés) ; onzième au classement FIFA, juste devant l’Allemagne, quand il y a six ans elle en occupait la 42e place…

Avant, le Parken Stadium était toujours à moitié rempli ; aujourd’hui, même pour un match contre les Iles Féroé, les billets s’arrachent des mois à l’avance… Vous imaginez ce qu’on a traversé ?

Ronnie

supporter

« Non seulement les joueurs se sont comportés de façon incroyable sur le moment mais en plus, ils sont restés forts et unis et leur esprit de camaraderie les a menés très loin, apprécie, impressionné, Erik Sviatchenko, capitaine du FC Midtjylland qui a goûté aux joies de la sélection nationale il y a quelques années. Cette situation au départ affreuse a créé dans le pays une communion et un élan qui dure toujours. » « On n’a plus de maillots du Danemark à vendre. Dès les jours qui ont suivi l’accident, on en a écoulé plein, beaucoup de Danoises notamment en ont acheté, complète Ronnie, employé d’une boutique de sport de de la rue Stroget, la grande artère commerçante de la capitale. Avant, le Parken Stadium était toujours à moitié rempli ; aujourd’hui, même pour un match contre les Iles Féroé, les billets s’arrachent des mois à l’avance… Vous imaginez ce qu’on a traversé ? Notre meilleur joueur qui s’effondre ici à Copenhague, pour l’ouverture de l’Euro et le retour du public dans les stades après des mois de pandémie… »

Les dix

Danois du

moment

Hjulmand, coach philosophe et sociologue

L’équipe nationale et ses supporters toujours plus nombreux se vivent désormais

comme une famille

qui, après avoir passé des moments douloureux dans la salle d’attente de l’hôpital à prier pour l’un des siens, enchaîne les jours de fête.

Une famille dont le patriarche est un type jeune et souriant, Kasper Hjulmand, 50 ans, sélectionneur depuis l’été 2020. Un pur produit du foot danois, entraîneur dans son pays depuis seize ans (à l’exception d’une courte parenthèse, ratée, au FC Mayence en 2014-2015), couvert d’éloges pour sa gestion de l’accident d’Eriksen.

Il est le leader de l’année

Le journal BT

Il a été absolument fantastique, ça m’a beaucoup impressionné de voir comment il a géré tout ça

Simon Kjaer

S’il y a une personne à ne jamais oublier, c’est lui

Kasper Schmeichel

Fils de profs, intéressé par la psychologie et la philosophie qu’il a étudiées, ancien joueur qui n’a jamais percé dans le monde pro, Hjulmand défend un foot à visage humain, un sport qu’il faut pratiquer en brandissant une éthique bien haut. « Les valeurs humaines sont très importantes pour moi, nous dit-il. Le monde a un besoin urgent de changement et nous devrions tous être concernés par l’idée d’en créer un meilleur pour nos enfants. Dans le foot, nous sommes en quête de victoires et de trophées mais si on les gagne en étant généreux et en essayant de faire le bien, ça donne beaucoup plus de sens à nos actes. » Membre de Common Goal (le fonds commun de solidarité créé par le joueur de Manchester United Juan Mata et financé par 1% du salaire de ses membres), engagé sur la question de l’amélioration des conditions d’accueil des handicapés au Danemark (son frère souffre d’un handicap mental),

le sélectionneur n’a par exemple pas hésité à critiquer la situation des droits de l’homme au Qatar le jour du tirage au sort du Mondial 2022 à Doha. « Je ne me sens pas à l’aise ici. J’ai le sentiment qu’il y a ici des différences fondamentales entre les gens et personnellement, je trouve très difficile que les gens ne soient pas traités de manière égale. » Une position très partagée en Scandinavie.

Hjulmand n’est pas non plus un révolutionnaire marxiste mais passer une demi-heure au téléphone avec lui, c’est la garantie d’entendre des phrases que prononcent rarement les acteurs du foot : « J’ai lu Albert Camus et Jean-Paul Sartre, j’ai aimé l’existentialisme mais n’oublions pas le philosophe danois Kierkegaard ! » « La moitié des enfants de la planète n’a même pas le droit de rêver, 8 000 enfants meurent de faim chaque jour. »

Ma priorité, c’était d’aider les joueurs à accepter toutes les émotions qui surgissent alors car ce genre d’expérience fait remonter beaucoup de traumatismes : qu’ils se sentent capables de jouer ou pas, il ne fallait pas se sentir coupable

Kasper Hjulmand

sélectionneur de l'équipe nationale

Empathique et discipliné, l’entraîneur fut la personne idéale pour aider ses joueurs à surmonter l’épreuve traversée pendant l’Euro, d’autant que, aussi fou que cela puisse paraître, il y avait déjà été confronté à deux reprises : son oncle est mort d’une attaque cardiaque sur un terrain de foot et en 2009 un de ses joueurs du FC Nordsjaelland, Jonathan Richter, a fait un arrêt cardiaque après avoir été frappé par un éclair en plein match. « Ça m’a aidé, confie-t-il d’une voix calme et assurée. Pendant l’Euro, ce fut une situation vraiment complexe, surtout que nous étions dans une bulle sanitaire, loin de nos familles. Ma priorité, c’était d’aider les joueurs à accepter toutes les émotions qui surgissent alors car ce genre d’expérience fait remonter beaucoup de traumatismes : qu’ils se sentent capables de jouer ou pas, il ne fallait pas se sentir coupable. Je voulais absolument que les joueurs, en tant qu’êtres humains, ne sortent pas de ce tournoi avec trop de bleus. Le sens du foot avait disparu en une fraction du seconde, il fallait trouver une nouvelle raison d’avancer, on s’est mis à jouer pour Christian et pour les enfants du Danemark. » Hjulmand se dit extrêmement fier de ce pays « qui a avancé main dans la main » et de cette équipe devenue « une famille à la vie à la mort et un collectif vraiment fort. Au Danemark, quand nous traversons des situations difficiles, nous nous unissons. Ça fait partie de notre identité. »

Christian Eriksen lors de son retour au Parken Stadium le 29 mars.

Et il faut croire que l’identité, c’est son truc, à Kasper Hjulmand, ses lectures existentialistes ont dû

laisser une trace.

Avant sa prise de fonction, le coach au regard de sociologue s’était lancé dans une sorte de voyage initiatique à travers le pays : parti à la recherche de la définition de l’identité danoise, il passa des mois à rencontrer des chefs d’entreprise, des politiciens, ses homologues sélectionneurs du hand ou du vélo, des artistes… « Le succès d’une équipe de foot est toujours une question d’identité. La façon de jouer, de communiquer sur et en dehors du terrain doit être en accord avec l’identité du club ou de la sélection. Regardez Liverpool : tout correspond, c’est pour cela que Jürgen Klopp est un coach fantastique là-bas. En tant que sélectionneur, je dois représenter le pays entier et savoir comment toucher le plus de gens possible. »

Les leçons de sa quête - pour résumer grossièrement : le Danemark est un pays qui valorise, plus qu’ailleurs, la confiance, le collectif et l’éducation - influenceront son fonctionnement à

la tête de l'équipe

« A chaque fois qu’on se rassemble, le premier quart d’heure est consacré à notre identité, on se répète qui nous sommes et pour quoi nous agissons. Le collectif est au cœur de nos préoccupations : quand contre l’Autriche (en mars 2021), à 0-0 en deuxième période, je fais rentrer Andreas Skov Olsen à la place de notre star Yussuf Poulsen et que ce dernier jubile quand Andreas marque un doublé (4-0), je le prends souvent en exemple par la suite. Ma gestion de l’équipe repose sur la confiance, je laisse des libertés aux joueurs car j’ai confiance en eux et que je les encourage à ne pas avoir peur de montrer qui ils sont. »

Sur le plan du jeu, Hjulmand, fou de l’Ajax de Van Gaal et du Barça de Cruyff, qu’il est allé étudier, mais dont la philosophie est en perpétuelle ébullition – il a aussi rendu visite au PSG de Tuchel et à l’Atlético de Simeone – a donné un visage plus offensif à une sélection moins joueuse sous le mandat du Norvégien Age Hareide (2015-2020).

« Beautiful losers » des années 80 et héros pragmatiques de 92

La sélection danoise devenue mythique des années 80. 

Les Danois vainqueurs de l'Euro 92.

Le foot danois a longtemps souffert d’une crise d’identité, tiraillé entre les profils des deux plus belles équipes de son histoire : les ‘’Brésiliens du Nord’’ des années 80 et les champions pragmatiques de l’Euro 92. Grâce à son succès à l’Euro 2021, son leadership humain et son style de jeu, Hjulmand a réussi à transcender ce débat

Morten Glinvad

journaliste, biographe de Kasper Hjulmand

A ce stade de notre plongée dans le pays des contes d’Andersen version ballon rond, un flashback s’impose : a priori pas grand-chose en effet ne rapproche les deux équipes les plus légendaires que le Danemark a produites.

Il y a trente ans tout pile, une sélection sans vedette, repêchée à la faveur de la dislocation de la Yougoslavie, parvenait, après une petite dizaine jours de préparation à peine, à conquérir une improbable place dorée dans l’histoire grâce à un collectif soudé comme des briques de Lego et à un vent de chance qui lui soufflait dans le dos.

La sélection danoise à l'Euro 84. 

Peter Schmeichel et ses coéquipiers de l'Euro 92.

Quiz

Euro 92

Comme tout Danois qui se respecte, êtes-vous incollable sur l’un des triomphes les plus inattendus de l’histoire du football ?

Mais, chers lecteurs de 40 ans ou moins, si vous ne les connaissez pas, immergez-vous avec délice dans les exploits de la « Danish Dynamite » qui a sévi avant le début

des années 90.

Preben Elkjaer Larsen.

Allan Simonsen et Preben Elkjaer Larsen.

Une bande de virtuoses flamboyants au look de rockeurs, plus portés sur la clope et la bière d’après-match que sur la victoire à tout prix – leur slogan aurait pu être « gagner, c’est pour les losers », écrivit un journaliste anglais. Une des équipes les plus romantiques du siècle passé qui atteignit les demi-finales de l’Euro 84, joua quelques partitions envoûtantes (6-1 contre l’Uruguay au Mondial 86), prit de grosses claques aussi, souvent contre l’Espagne (1-5 en quart de finale en 86), et fit scintiller des joueurs d’une classe folle, comme Allan Simonsen, Ballon d’Or 1977, ou Preben Elkjaer Larsen, deuxième du classement, derrière Platini, en 1985.

« Oui, en 1992, le style était bien plus défensif qu’avec nos joueurs extraordinaires des années 80, sourit John Sivebaek, international (87 capes) entre 1982 et 1992 et membre de ces deux renversantes équipes, qui refuse de choisir entre la fièvre sans trophée et le triomphe sans génie. Quand on a gagné l’Euro, c’est la force de notre groupe qui était extraordinaire. Au Danemark, on me parle tous les jours de cette aventure unique. » L’ancien arrière gauche a encore des émotions plein la voix quand il se remémore les moments forts du sacre de la bande à (Peter) Schmeichel : « Le coup de sifflet de l’arbitre de la finale qu’on a attendu avec tant d’impatience, la Coupe soulevée tous ensemble, c’était incroyable, j'ai encore du mal à trouver les mots, c’est indicible, non, un rêve qui s’accomplit ? »

John Sivebaek.

Peut-être que c’est quelque chose, un peu comme pour Christian Eriksen à l’Euro 2021, qui nous a poussés à donner encore plus

John Sivebaek

international danois

Sivebaek retrace son épopée comme on dévoile un trésor, puis sa voix se fait grave quand il en évoque un épisode douloureux : la leucémie de la fille de 7 ans de son coéquipier Kim Vilfort. Contraint de s’absenter plusieurs fois pendant la compétition pour se rendre au chevet de son enfant gravement malade, Vilfort marquera l’un des buts de la finale. Quelques jours avant le décès de sa fille. « On était tous très touchés par ce qu’ils traversaient, on pensait beaucoup à Kim et sa famille. Peut-être que c’est quelque chose, un peu comme pour Christian Eriksen à l’Euro 2021, qui nous a poussés à donner encore plus. Au Danemark, on tient à l’idée qu’on est des humains avant d’être des footballeurs. »

Les guerriers

invincibles

de 1992

Les « beautiful losers » des eighties, les guerriers invincibles de l’Euro 92, « la famille à la vie à la mort » de Kasper Hjulmand. Trois équipes unies par cette force très danoise de ne jamais oublier que le foot n’est pas la chose la plus

importante du monde.

Une idée qui est aussi peut-être une limite : la nation des gentils garçons et des organisations hyper structurées a fait naître de redoutables équipes et, tout de même, quelques bad boys (Stig Tofting, Thomas Gravesen, Nicklas Bendtner) mais est-elle capable de produire de très grands champions qui sortent du cadre et se donnent comme si leur vie, la leur, pas celle des autres, en dépendait ?

Reste un constat implacable : tant de succès pour un si petit pays, ça relève du prodige. Kasper Hjulmand insiste : « Je crois que le football est le sport parfait pour le Danemark, il convient très bien à ce petit pays qui sait que le groupe doit être plus fort que l’individu. Et puis le Danois sait parfaitement s’adapter, comme footballeur et comme être humain, à l’étranger, il gère sa vie, il est bon en langues. L’équipe d’aujourd’hui, comme celle des années 80 (Simonsen au Barça, Arnesen à l’Ajax…), est surtout constituée de joueurs qui ont trouvé leur place dans les grands clubs européens. »

3 générations

de supporters

Le pays a bâti des environnements propices à l’épanouissement des jeunes talents qui poursuivent ensuite avec réussite leur croissance dans les meilleures écuries d’Europe

Kasper Hjulmand

sélectionneur de l'équipe nationale

C’est là l’autre clé des bonnes performances du collectif de Hjulmand dont la plupart des joueurs sont partis très tôt se confronter au haut niveau (Eriksen à l’Ajax, Christensen à Chelsea, Hojbjerg au Bayern…). « Ces dernières années, les centres de formation se sont beaucoup développés au Danemark. Le pays a bâti des environnements propices à l’épanouissement des jeunes talents qui poursuivent ensuite avec réussite leur croissance dans les meilleures écuries d’Europe. Morten Olsen (sélectionneur jusqu’en 2015) a eu une influence remarquable à ce niveau-là et il ne faut jamais oublier que la formation, ça prend du temps, c’est un marathon. »

Pour comprendre ce que le sélectionneur veut dire et découvrir là où le foot danois exprime le plus radicalement sa spécificité, il faut filer à une vingtaine de kilomètres au nord de Copenhague et rejoindre l’endroit où Hjulmand a façonné son éthique. Dans la petite ville de Farum, sur les terres du FC Nordsjaelland, un des clubs

les plus fascinants d’Europe.